mercredi 24 octobre 2007

Rixe sur Khao San Road

Vendredi soir, je sors avec des copains voir un concert de ska au Brick Bar, une boîte qui se trouve à l'arrière d'un centre commercial de la célèbre Khao San Road. Pour ceux qui ont déjà parcouru cette rue, c'est tout près d'un fameux restaurant de fast-food que je boycotte et que préfère ne pas nommé (mon ami aime bien dire qu'on y mange de la "merde de clown").

L'ambiance est surchauffée, la foule dense, la musique puissante comme elle doit et la fumée de cigarette omniprésente. J'apprécie bien, mais à un certain moment je m'éclipse du bar pour prendre une bonne bouffée d'air frais. Sur le trottoir, quelques autres amis boivent une bière achetée au Family Mart (les escrocs vendent les grosses bouteilles à 60 bahts au lieu de 40 la nuit). Soudain, petite commotion. Je me retourne et vois un Thaïlandais assis, saoul de toute évidence, qui porte sa main à son visage. A côté de lui se tient un garde de sécurité qui vient, semble-t-il, de lui asséner un coup de pied. Pourquoi? Aucune idée. Le Thaïlandais aux cheveux longs se lève, jette un regard au garde et part à la course. Ça sent mauvais.

On s'éloigne un peu, continue à boire, à discuter, à observer la faune alcoolique de Khao San Road. Soudain, le Thaïlandais refait une apparition accompagné d'un ami et... d'un couteau long de 30 centimètres. Faire perdre la face à un Thaï, c'est chercher le trouble. Il y a des cris de panique, de colère, d'étonnement, la foule bouge de tous côtés. Dans le tumulte, j'aperçois un autre Thaï qui sort et pointe un revolver vers je-ne-sais qui. L'instant d'une seconde, je crois que c'est le garde qui va mourir de sa bêtise, mais non. Les flics arrivent (ils ont pignon sur rue), menottes les deux agresseurs. Le garde de sécurité part en ambulance avec une jambe entaillée.

Deux spectacles dans la même soirée.

Bangkok n'est pas une cité violente, du moins, pas plus que toute autre grande ville dans le monde, mais la violence est une réalité universelle. Les Thaïlandais sont réputés pour être zen; "jai yen yen" (coeur calme calme) comme ils disent, mais ils sont fiers. Faites leur perdre la face et le dragon s'éveille en eux.

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